Comme un air de déjà-vu ? Rioux est en effet la soeur, presque, jumelle de Rétaud. Là encore, le chevet à sept pans est une oeuv re d'art à lui seul. Il est élevé sur trois niveaux, avec une série d'arcatures aveugles en partie haute. Tous les genres de taille de pierre se trouvent dans le soubassement : épis, arêtes, écailles de poissons, arcatures sculptées de végétaux. L'étage central est tout entier occupé par de grandes fenêtres romanes dont les arcs et les pieds droits sont recouverts d'une décoration de grande qualité (motifs géométriques, feuillages d'acanthes...). Les modillons du chevet, qui surmontent l’arcature très ouvragée, montrent des thèmes atypiques : un monstre ailé, un oiseau, un homme inverti, un centaure sagittaire et sa victime le cerf. La façade est également particulièrement intéressante dans sa composition et son programme sculpté. Un large portail en plein-cintre à quatre voussures occupe le rez-de-chaussée. Son ornementation est délicate et légère. Au-dessus, une très belle arcature comporte neuf voussures qui reposent sur des colonnettes ornés de motifs variés. L'arcade centrale est occupée par une sculpture en haut relief représentant la Vierge à l’Enfant dans une « mandorle », figure en forme d’amande. Quatorze modillons figurés ornent la corniche. Parmi eux, deux lions «invertis» dont leurs têtes ont subi une rotation de 180°, un paon, un homme nu à genou à côté d’un animal, une sirène oiseau, un bouc et un homme avec une barbe bifide. A l'intérieur, l’abside en cul de four est éclairée par cinq fenêtres en plein cintre. Les arcades, qui englobent les fenêtres, retombent sur de curieuses colonnes aux fûts en zigzags couronnées par des chapiteaux sculptés.