Succomber aux saveurs des huîtres
Au printemps dernier, j’ai soudainement été pris d’envie de découvrir la Charente-Maritime autrement, en partant à la rencontre de ses producteurs : les ostréiculteurs de Marennes Oléron. C’est dans cet esprit que je me suis mis en tête de partir sur l’Île d’Oléron, afin d’observer de plus près ceux qui produisent le meilleur de l’archipel, et déguster LA spécialité charentaise par excellence.
Voyage sur la route des huîtres
Première étape de ce voyage initiatique : la route des huîtres, située entre le Château d’Oléron et Boyardville. Confortablement installé sur mon vélo, je suis parti à la découverte de ce parcours aux paysages uniques. J’ai d’abord été charmé par le village de créateurs du Château d’Oléron, dans lequel ostréiculteurs et créateurs se côtoient, les artistes ayant installé leurs ateliers dans d’anciennes cabanes ostréicoles.
Puis, un peu plus loin, je suis tombé sur un lieu phare de la production ostréicole, le petit port le long du chenal de la Baussidière. Le long des chenaux sinueux se dressaient fièrement de jolies cabanes ostréicoles peintes en une vaste palette de couleurs : bleu ciel, jaune moutarde, blanc crème, vert émeraude… Les ostréiculteurs oléronais ne manquent pas de créativité !
Intrigué, je me suis permis d’explorer une à une ces habitations originales. À l’intérieur, toutes sortes de tableaux, lampes, créations textiles, bijoux et autres créations artistiques étaient exposés, fruit du talent des artisans oléronais. Je suis reparti avec une jolie mosaïque.
En continuant mon itinéraire sur la route des huîtres, j’ai atteint la pointe de la Baussidière. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir un sublime panorama sur l’océan et le pertuis !
J’ai terminé mon parcours sur la plage de La Perroche, où s’étendait face à moi l’océan à perte de vue. Petite particularité des lieux : on peut visiter un prieuré datant du IXe siècle, totalement perdu au milieu des sables.
Avide d’en savoir plus sur les huîtres de Charente-Maritime, j’ai continué mon escapade en direction du site ostréicole de Fort Royer.
Fort Royer : berceau des huîtres sur l’île d’Oléron
Situé au sud de Boyardville, le site ostréicole de Fort Royer est implanté au beau milieu d’une réserve naturelle, entre claires et chenaux. Une association d’ostréiculteurs y propose un parcours botanique au cœur de leur quotidien. Chaussé de mes plus belles bottes de pluie (fournies par l’association), j’étais impatient de m’aventurer sur leur territoire.
Accompagnés d’un guide, mon groupe et moi nous sommes mis en chemin pour une promenade au sein de la Réserve Moëze-Oléron. Nous avons pu assister en direct au processus de fabrication de l’un des mets les plus célèbres de l’Hexagone, détenant un IGP et, pour une partie de sa production, du fameux Label Rouge. Nous nous sommes ensuite avancé dans le pertuis en observant le défilé de cabanes ostréicoles, claires et ruissons.
Durant la visite, j’ai pu m’informer sur le dur métier et les défis auxquels sont confrontés les professionnels. En effet, ils sont nombreux comme, notamment, l’huître triploïde. C’est un nouveau challenge culinaire de demain. Plus notre itinéraire avançait, plus je réalisais l’immense travail accompli chaque jour par les ostréiculteurs charentais.
Découverte de la Cité de l’Huître à Marennes
J’ai ainsi pris la roue vers Marennes, plus précisément vers le chenal de la Cayenne. C’est là que se trouve la Cité de l’Huître. C’est un centre dédié à l’huître Marennes-Oléron. Étendu sur 4 kilomètres, le chenal offre une charmante vue sur les cabanes ostréicoles aux tons multicolores. De plus, on peut apercevoir les claires à huîtres, construites sur d’anciens marais salants.
Le chemin des Claires
Tout d’abord, une fois arrivé sur les lieux, j’ai emprunté « Le chemin des Claires ». C’est un sentier sillonnant le marais, les claires d’affinages et les canaux d’irrigation. Tout au long du chemin, j’ai lu avec intérêt les explications des bornes illustrées. Ces dernières m’ont appris les grandes caractéristiques du marais et de ses habitants (faune comprise). De même, j’ai constaté tout le travail accompli par ses ostréiculteurs. Je me suis arrêté quelques instants à la Cabane des Claires. Cette dernière est une ferme ostréicole nous dévoilant les secrets de l’affinage. J’ai même pu faire la rencontre d’un pêcheur à pied !
Un parcours pédagogique
Toujours plus intrigué par l’huître de Charente-Maritime, j’ai continué mon aventure en suivant un parcours pédagogique proposé sur 5 cabanes ostréicoles. Chacune se consacrait à un épisode de la vie de l’huître, de sa naissance à sa commercialisation. J’en retiens tout particulièrement la volonté de transmission des ostréiculteurs. Ils ont à cœur de faire découvrir à leurs visiteurs ce qui fait la richesse et la singularité de l’écosystème du marais.
Dégustation d’huîtres en Charente-Maritime
N’y tenant plus à la fin de ma visite, je me suis mis à la recherche d’un restaurant de fruits de mer à Marennes où manger des huîtres. Par chance, j’ai constaté qu’un grand nombre de restaurants proposant des spécialités locales sur le chenal de la Cayenne à Marennes. Installé confortablement sur ma chaise, je vous conseille une dégustation d’huîtres : les “spéciales” ou les “pousses en claires” comptent parmi les meilleures… des huîtres reconnaissables à leur délicieux goût de noisette aussi iodé que délicat. Mes papilles s’en souviennent encore !
J’ai terminé mon périple oléronais au Port de la Cayenne. En effet, ici, on peut admirer la jolie vue sur le Pont de la Seudre, les bateaux et chalands ostréicoles aux teintes multicolores. Nul doute, l’Île d’Oléron et le bassin de Marennes m’aura conquis.
Alors que mon voyage s’achève, j’apprends que l’association du Fort Royer (un collectif de professionnels ostréicoles) propose également des circuits de découverte, incluant des sorties en mer. C’est décidé ! Je reste encore un peu pour assouvir ma soif de connaissances et échanger avec les ostréiculteurs du coin.
